La transmission du jazz en Afrique du Sud: penser l'héritage d'un enseignement inégalitaire dans le contexte post-apartheid : l'exemple du Western Cape

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La transmission du jazz en Afrique du Sud: penser l'héritage d'un enseignement inégalitaire dans le contexte post-apartheid : l'exemple du Western Cape
Depuis plus d’un siècle, l’Afrique du Sud est le lieu d’une réappropriation de l’idiome jazzistique singulière et autonome qui se joue en milieu populaire urbain, au sein des populations victimes de l’oppression raciale. Ce processus d’acculturation s’effectue sur un plan musical aussi bien que symbolique, le jazz représentant un modèle de contre-modernité non-blanche. Avec la fin de l’apartheid, cette musique a changé de statut tout en continuant d’être investie de valeurs spécifiques qui accompagnent la période de reconstruction de l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, de nouvelles questions se posent aux jeunes générations de musiciens face à l’uniformisation culturelle planétaire perçue comme une nouvelle menace de dissolution identitaire. Des questions qui se traduisent notamment par la tentation d’un retour aux racines, la nostalgie d’un âge d’or mythique de la création non-blanche, ou la volonté de dépasser l’imaginaire de l’apartheid. Tâchant d’éclairer ces mécanismes psycho-sociaux et leurs « traductions » musicales, la thèse interroge et analyse les processus de transmission du jazz dans l’Afrique du Sud post-apartheid. Deux grandes questions sont envisagées : d’une part, quelles sont les méthodes utilisées dans ce contexte très particulier pour enseigner une musique qui se caractérise par l’improvisation et le traitement souple des règles musicales ? d’autre part, que signifie enseigner une musique dénommée jazz dans l’Afrique du Sud des années 2000 et, plus spécifiquement, quelles sont les constructions identitaires qui sont attachées à l’idée de jazz, tout particulièrement lorsqu’on parle de jazz sud-africain, voire de Cape jazz ?

 

For more than a century South Africa has been a place where the jazz idiom has been re-appropriated by specific and autonomous means. This exists in urban popular contexts, where people were subjected to racial oppression. This acculturation process happens both at musical and symbolical level, jazz being a model of a non-white counter-modernity. This music status has evolved after the end of apartheid, but it still carries some specific values that accompany the period of reconstruction of the country. Today, new questions arise for the new generations of musicians who face a global cultural standardisation which is seen as a new identity dissolution threat. These questions result sometimes in the temptation to go back to the roots, the nostalgia of a mythic golden age of non-white creation, or in the will to exceed apartheid’s imaginary. This thesis tries to shed light on these psycho-social mechanisms and their musical expressions. It questions and analyses jazz education processes in post-apartheid South Africa. Its two central questions ask the following: firstly, what are the methods used in this very specific context to teach a music which is characterized by improvisation and flexible handling of musical rules? Secondly, what does it mean to teach a music named jazz in South Africa in the 2000s, more specifically, what kind of identity constructions are attached to the idea of jazz, particularly when one speaks of South African jazz, or even of Cape Jazz?
Paris
591
fre
Thèse de doctorat
Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
La transmission du jazz en Afrique du Sud
Library Catalog - www.sudoc.abes.fr
2012