L’invention d’une « scène » musicale, ou le travail du réseau

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L’invention d’une « scène » musicale, ou le travail du réseau
Sociologie de l'Art
OPuS 8
43 - 76
2006/1
fre
Le travail de programmation d’une salle de spectacles est en grande partie fondé, dans le cadre d’une « économie par projets », sur la mobilisation et la constitution de réseaux de coopération musiciens. C’est notamment le cas du club de musiques improvisées étudié, dont l’analyse montre comment il a d’abord investi les réseaux de l’avant-garde consacrée du monde du jazz, puis s’est radicalisé en ouvrant sa programmation aux réseaux de la jeune avant-garde. Ce faisant, les logiques de la formation d’une « scène » musicale inédite, et d’une « bande » attachée au club sont étudiées, faisant apparaître la singularité d’un club qui a importé les pratiques créatives et les ressources institutionnelles (subventions, regroupements fédératifs, élaboration de nouveaux statuts de salles de spectacles) jusque-là attachées au « circuit des festivals » au sein du « circuit des jazz-clubs ». Entre radicalisation esthétique et consécration tant critique qu’institutionnelle, le travail de réseau apparaît alors non pas comme un facteur explicatif autonome, ni comme un simple redoublement des ressources spécifiques du club, mais comme un démultiplicateur de ces dernières.